propeller
z (AU)
Korkut Akkalay, Kriso Leinfellner, Philipp Tschofen, Carmen Wiederin |
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Fondée à Vienne en 1994, Propeller z est une jeune agence autrichienne qui opère dans les champs croisés de l'architecture, du design de mobilier, du design graphique, de la scénographie et de la mode. Dans une démarche expérimentale mais résolument inscrite dans le réel, ce collectif cherche, au moyen de processus analytiques non-linéaires, à développer des solutions efficaces et hétérodoxes aux multiples problèmes auxquels ils s'intéressent. Auteurs d'installations (Fast forward 1999, Superheated Ice, 1997), d'aménagements de boutiques (GIL fashion area 1 et 2, 2000), de meubles (Bucky Ball, 2001), de projets résidentiels, actuellement en construction (House dbl, 2001, House sgl, 2001), ils ont également construit un pavillon d'exposition à Essen (Meteorit, 1998) et ont remporté le concours pour la construction d'un funiculaire desservant le château médiéval de Riegersburg (Knight rider, 2000). Ce projet, une ligne droite et précise, chemin le plus court entre deux points, le château et le parking, jouant avec la topographie incurvée du rocher, montre très clairement l'approche singulière de l'équipe Propeller z, entre justesse et radicalité, entre pertinence et impertinence. |
LWPAC
(CA)
(Lang Wilson Practice in Architecture Culture) Oliver Lang (1964), Cynthia Wilson (1962) |
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Né à Hambourg, Oliver Lang a étudié, pratiqué et enseigné l'architecture aux USA, en Allemagne, en Espagne et au Canada. Titulaire du master de l'Université de Columbia, il collabore entre 1995 et 1998 avec plusieurs architectes new-yorkais (Greg Lynn, Peter Eisenman et surtout Smith-Miller & Hawkinson). En 1996, il s'associe avec l'architecte canadienne Cynthia Wilson, au parcours lui-même très cosmopolite, pour former "Lang Wilson Pratice in Architecture Culture". Installée d'abord à New York, l'agence opère, depuis 1999, à Vancouver, au Canada. Exploitant tous les outils offerts par les technologies numériques, LWPAC se veut une "plate-forme de collaboration interdisciplinaire autour de la conception d'architectures, de projets urbains, d'objets de design". Considérée non comme une uvre isolée mais comme un fait de culture, l'architecture, selon LWPAC, doit être resituée au cur des processus courants de production du réel, à toutes ses échelles, et offrir à un monde complexe en perpétuelle métamorphose des objets plus intelligents, flexibles et évolutifs. |
OMA
Asia Ltd. (CHINA)
Aaron TAN Hee Hung (1963) |
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Né à Singapour, Aaron Tan s'exile aux Etats-Unis dans les années 1990, où il suit l'enseignement de Rem Koolhaas à la G.S.D. de Harvard. Il participe alors à ses recherches sur la région du Pearl River Delta, et écrit une thèse sur la ville de Kowloon, une enclave fortifiée chinoise à Hong Kong, sorte de Berlin-Ouest asiatique (cf. Cities on the Move, Bordeaux, 1998). En 1994, avec Rem Koolhaas, il fonde à Hong Kong l'OMA. Asia, branche asiatique de l'agence de Rotterdam, pour tenter de prendre part à l'extraordinaire vitalité urbaine de cette région. Et c'est bien cette notion vitaliste qui caractérise les projets de l'OMA. Asia. Pour penser et intervenir de manière ouverte et dynamique sur ces phénomènes urbains rapides et anarchiques, c'est du côté de la bio-technologie et des théories récentes sur l'intelligence artificielle, que l'OMA. Asia puise ses concepts et ses modèles. Leur stratégie pour aménager la friche industrielle de la Jurong Town Corporation à Singapour (JTC/Vista, 2000) repose, par exemple, sur une analyse et une organisation "cellulaire" et monadique de l'espace permettant d'articuler complexité, flexibilité et évolutivité. |
Team
Minus (CHINA)
Brian Chang (1970), Brenda Yao (1970), FuXun Lu (1964), Rong Zhou (1968) |
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Team Minus rassemble, depuis le milieu des années 1990, quatre jeunes architectes chinois, enseignants à l'école d'architecture de l'Université de Tsinghua. La pratique de Team Minus ne peut se comprendre sans être ramenée au contexte de la Chine actuelle : développement économique prodigieux, urbanisation massive mais anarchique, laissant des pans entiers du territoire dans le sous-développement. Convaincu que l'architecture doit jouer un rôle majeur dans le développement durable de la Chine, le groupe Team Minus explore, dans ses projets, deux pistes parallèles : l'emploi de technologies avancées, dites "propres", au service d'architectures alternatives pour les régions les plus défavorisées ; l'utilisation de l'environnement construit comme support éducatif. Cette éthique de la construction se retrouve dans leur projet pour une Movable School of Hope (Brian Chang et Brenda Yao, 2000) : inscrit dans un programme soutenu par l'Unesco visant à améliorer les conditions scolaires dans les régions pauvres, ce projet propose un double système de structures métalliques dépliables et d'éléments constructifs modulables pour abriter des écoles temporaires et itinérantes. |
Agence
Manuelle Gautrand Architectes
(F) Manuelle Gautrand (1961) |
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D'abord à Lyon, en 1991, Manuelle Gautrand installe en 1993 son agence à Paris. Fréquemment publiée et exposée, lauréate de plusieurs prix (A.M.O., 2000 ; Jeune Architecture, 1992), elle a déjà livré de très nombreuses réalisations qu'il s'agisse de bâtiments industriels, universitaires ou culturels. Si certains architectes jugent nécessaire de chercher ailleurs les solutions architecturales de demain (biotechnologie, géométrie fractale, théories du chaos, informatique, etc.), c'est au contraire de l'intérieur qu'elle entend faire évoluer l'architecture. C'est à celle-ci que Manuelle Gautrand ramène les problématiques les plus complexes (technologiques, programmatiques, écologiques, etc.) pour y répondre avec ses moyens d'architecte : par le choix audacieux des matériaux, des mises en uvre, par une intelligence de la forme, par un rapport à la fois pragmatique et expérimental à la technique. C'est dans cette voie de la maîtrise technique et constructive de l'innovation ou plutôt de l'invention que Manuelle Gautrand cherche une articulation réaliste entre problématiques environnementales et architecturales, entre écologie et poiesis. |
Agence
Francis Soler
(F) Francis Soler (1949) |
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Architecte bouillonnant et prolifique, Francis Soler fait partie de cette génération qui a émergé dans l'euphorie des grands concours des années 80. Lauréat du Centre de conférences internationales, quai Branly, en 1990, il va, à partir de ce projet emblématique resté inabouti, aborder une phase plus mûre et plus complexe de son uvre. Ses projets récents, comme le viaduc de Millau, le Lycée Polyvalent de Nouméa ou la reconversion de la base de Kéroman, à Lorient, explorent une dimension poétique de l'architecture, au-delà de ses apories contemporaines. Par-dessus tout, Soler entend échapper à la double tentation du style et de la fondation. Selon lui, l'architecture doit rester fictionnelle, voire onirique, elle doit se faire "aussi légère que l'image". Cette légèreté ne renvoie pas simplement à une esthétique mais à la capacité de l'architecture à se rendre disponible aux aléas humains, aux mutations urbaines, à la complexité du paysage, aux règles mouvantes du milieu. "Et s'il n'y a plus de véritables règles", dit-il, "il devra pourtant subsister un minimum de traces à suivre, ces traces d'une géographie d'origine." |
HOST
(F)
Alain Renk (1962) |
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En 1985, encore étudiant, Alain Renk fonde, avec l'argentin Marcelo Joulia, le studio "Naço". Souvent publié et exposé (Albums de la jeune architecture, 1991), le travail de cette jeune agence parisienne explorait les voies croisées de l'architecture, du design, de la scénographie et du design graphique. Nouvelle étape d'une remise en question radicale de la profession d'architecte, Alain Renk crée, en automne 2001, une nouvelle structure, HOST/R+P, au sein de laquelle il entend redéfinir la place et le rôle de l'architecture dans une écologie générale du monde contemporain. Considérant ce dernier comme une sorte d'écosystème complexe et incertain dont il faudrait comprendre la topographie invisible, il explore, à travers ses projets, trois pistes de recherches, trois facteurs particuliers et inter-dépendants de transformation des territoires : le commerce (Karma-space), la politique (Stealth-space) et le travail. L'architecture doit, dans ce contexte, proposer non des formes, qui singent la complexité du monde, mais des processus hybrides, des stratégies transversales qui en révèlent l'intelligibilité. |
JOURDA
Architectes
(F) Françoise-Hélène Jourda (1955) |
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Figure de l'architecture française depuis le début des années 80, Françoise-Hélène Jourda partage sa carrière d'architecte et d'enseignante entre la France et les pays germaniques : l'Allemagne (où elle a réalisé de nombreux projets) et l'Autriche (où elle enseigne, à la T.U. de Vienne depuis 1999). Associée depuis 1980 à l'architecte Gilles Perraudin, elle fonde en 1998 Jourda Architectes à Paris et à Lyon. Représentante majeure du mouvement "high tech" en France, elle met aujourd'hui ce souci d'innovation et de précision technologique au service d'une intelligence de l'architecture vis-à-vis de son environnement. Au sein d'Emscher Park, vaste projet du second I.B.A. pour la reconversion et la régénération du bassin industriel de la Rhur, son projet pour l'Akademie Mont-Cenis Herne (1991-1999, réalisé) aboutit une réflexion sur les enveloppes micro-climatiques. Le bâtiment se présente comme un micro-environnement contrôlé, dont la peau même une enveloppe vitrée intelligente, munie de cellules photovoltaïques génère sa propre énergie, et dont la construction se veut à la fois écologiquement et économiquement viable. |
Chora
(GB/NL)
Raoul Bunschoten (1955) |
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Hollandais d'origine, Raoul Bunschoten a étudié l'architecture en Hollande, en Suisse (E.T.H. de Zurich) et aux Etats-Unis (Cooper Union, New York), Cranbrook Academy of Art, Michigan). Enseignant au Berlage Institute et à l'Architectural Association, il fonde Chora, en 1993 à Londres. Émanant d'un laboratoire de recherche actif depuis le milieu des années 1980 à la A.A., Chora se présente comme un lieu où s'articulent réflexion prospective et action. Partant du principe que les villes et les environnements locaux contemporains sont traversés et fragilisés par des flux multiples et globaux, Raoul Bunschoten insiste sur la nécessité de comprendre finement ces situations dynamiques complexes, d'en construire des cartes actives, des modèles opératoires, des prototypes (Liminal Bodies) afin de mettre au point des stratégies adaptées d'intervention urbaine, de planification à la fois territoriale et temporelle. Le projet expérimental Tokyo Story, propose un de ces Liminal Bodies, un outil (ou un lieu) dynamique de négociation, d'interaction entre toutes les forces qui coexistent dans un environnement urbain. |
IaN+
(I)
Carmelo Baglivo (1964), Luca Galofaro (1965), Stefania Manna (1969) |
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Créée à Rome en 1997, IaN+ est une plate-forme pluridisciplinaire investie à la fois dans la conception, l'enseignement, la publication et l'exposition de l'architecture, à la recherche d'une articulation entre théorie et pratique. Pour IaN+, l'architecture n'est pas un objet figé, mais plutôt un système de relations et d'échanges permanents. L'espace dans lequel les membres de IaN+ entendent opérer n'est pas un simple paysage mais un "système vivant" : ils emploient volontairement le terme de "territoire", conçu comme le moyen terme, la relation intermédiaire entre un paysage et les êtres humains qui l'habitent. Dans ce "territoire", dans cet espace humain, l'architecture constitue une sorte d'interférence qui doit répondre aux problématiques d'une écologie repensée. C'est dans la perspective de cette néo-écologie ("New Ecology"), plus temporelle que spatiale, plus relationnelle que naturelle qu'ils ont travaillé leurs récents projets : un projet urbain à Rome articulant deux ilôts, deux buildings et un parc ; un immeuble de parking, à Rome, dont la façade qualifierait et équiperait l'espace public ; un Musée au Japon, où l'architecture jouerait comme un prisme pour lire et interpréter le paysage environnant. |
Kengo
Kuma & Associates (J)
Kengo Kuma (1954) |
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Après ses études à l'université de Tokyo, et un séjour d'un an comme chercheur à l'université de Columbia (1985-86), Kengo Kuma crée son agence en 1990. Radicale voire négative, son uvre se présente avant tout comme une critique des académismes, des formalismes et de toute complaisance au style et à la mode. Traçant un chemin intermédiaire entre orient et occident, invention et tradition, présence et effacement, son architecture ne se veut pas production d'objet mais surgissement d'un sens. À la recherche d'une relation hautement travaillée et sophistiquée entre la nature et le construit, Kengo Kuma réactualise, sans aucun passéisme, de nombreuses techniques traditionnelles, plus en accord avec l'environnement. Pour son projet Daibutsu, pavillon d'exposition pour une statue ancienne de Bouddha, il revisite le procédé local du Hanchiku (sorte de pisé) et exploite ses qualités techniques (régulation de l'humidité, ventilation naturelle). C'est une technique ancestrale de claustras de bois qu'il emploie pour le projet d'une maison de bain à Gizan Onsen tandis que Great (Bamboo) Wall, opération de logement au creux d'un vallon, est une construction poétique à base de tiges de bambous. |
Tezuka
Architects (J)
Takaharu Tezuka (1964), Yui Tezuka (1969) |
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Installée depuis 1994 à Tokyo, cette jeune équipe, bien que d'origine japonaise, est également riche d'une expérience prolongée en Occident. Yui Tezuka a terminé ses études à la Bartlett School à Londres. Takahura Tezuka, diplômé de l'Université de Pennsylvanie, fut, pendant quatre ans, le collaborateur de Richard Rogers. Lauréats, en 2000, du concours pour le Musée de Science naturelle de Matsunoyama, l'agence Tezuka Architects a déjà à son actif la réalisation d'une dizaine de maisons privées, qui se présentent comme autant de variations singulières sur le même thème. Chacune développe jusqu'au bout une relation particulière entre le domestique et le naturel : habiter sous la lumière, avec le vent, face à la mer, dans le paysage, etc. Semblant répondre à un rationalisme constructif, les éléments architectoniques de ces maisons concourent, en fait, à construire cette domestication de la nature (ou cette "naturalisation" du domestique) : ici un immense porte-à-faux permet d'ouvrir totalement la maison sur un jardin, là une façade vitrée se penche pour se glisser sous un arbre multi-séculaire, là encore une vaste toiture faiblement inclinée redouble, mais au dehors, le plan et les usages de la maison. |
T.R.
Hamzah & Yeang Sdn. Bhd. (MAL)
Ken Yeang (1948), Tengku Dato Robert Hamzah (1939) |
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Formé à l'Architectural Association (1966-1971) et à Cambridge University (1971-75), où il a soutenu sa thèse (A Theoretical Framework for the Incorporation of Ecological Considerations in the Design Environment, PhD, 1981), Ken Yeang, d'origine malaise, est un des principaux précurseurs de l'architecture bio-climatique. Depuis 25 ans, il développe, d'un point de vue théorique et pratique, une expertise véritablement écologique de l'architecture des très grands bâtiments (considérés d'habitude comme les plus néfastes à l'environnement). Au sein de T.R. Hamzha & Yeang, fondé à Kuala Lumpur en 1976, il a conçu et réalisé, avec son camarade Hamzah de la A.A., de très nombreuses méga-architectures, dont ses fameux "gratte-ciels verts". Inscrits dans les dynamiques de la nature (soleil, vent, climat, etc.), économes en matière, en énergie, ces géants ont fait la preuve à la fois économique et écologique de leur viabilité et séduisent de nombreux maîtres d'ouvrage. À Hong Kong, c'est un quartier entier, le West Kowloon vertical park & Waterfront cultural center, qu'ils sont en train de développer comme un vaste environnement artificiel en équilibre avec la nature. |
Nox
(NL) Lars Spuybroek (1959) |
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Au sein de son agence Nox, fondée à Rotterdam en 1991, Lars Spuybroek, architecte, urbaniste, producteur, éditeur, développe des processus multiples pour adapter l'architecture au monde actuel, monde du temps réel, de la mutation incessante. Exploitant la puissance de calcul des outils informatiques, il tisse des relations actives et interactives entre les contraintes, les usages et les formes "liquides" de ses projets, vers un idéal de la continuité : continuité entre les éléments architectoniques (sol, murs, plafonds), entre les échelles spatiales (design, architecture, ville, territoire) mais surtout entre les deux pôles d'une dialectique qu'il juge obsolète : entre artefact et nature, entre humain et urbain, entre la spatialité de la vie, en métamorphose permanente, et celle, pensée jusque là comme inerte, du construit. Dix ans après la Tabula rasa revisited (1991) de Koolhaas pour La Défense, son projet urbain expérimental ParisBRAIN (2001), sur le même site, et dans la lignée de ses projets Soft Site (1997) ou Off the Road (2000), propose ainsi une "liquidation" organisée de la ville, sa dilution dans l'expérience. |
Offshore
Architects
(NL) Peter Trummer (1964), Hannes Pfau, Astrid Piber, Penelope Dean (1969) |
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Elève de Günther Domenig à la T.U. de Graz et de Bart Lootsma au Berlage Institute, ancien collaborateur de UN Studio, l'architecte autrichien Peter Trummer travaille entre Graz et Amsterdam. Cofondateur en 2001 de Offshore Architects avec Hannes Pfau et Astrid Piber, il mène en parallèle ses propres recherches théoriques. Avec l'australienne Penelope Dean, il développe Time Sharing Urbanism (depuis 1998), une recherche d'écologie sociale portant sur les conséquences urbaines et territoriales des systèmes et infrastructures de télécommunications. À travers une centaine de graphiques, ils montrent comment l'arrière pays australien, plus de 7 millions de km2 avec une densité de 0,02 habitants au km2, peut s'apparenter, dans son fonctionnement, à une grande ville et ses habitants à une société en réseau. Sur le modèle du "Royal Flying Doctors Service" (maillage médical du territoire basé sur le rayon d'action d'un émetteur radio, l'autonomie d'un avion de tourisme, etc.) ils suggèrent la topologie de ce nouveau territoire urbain, ni ville ni région, mais empreinte d'un réseau complexe, où les interactions se passent de l'unité de lieu et adviennent dans l'unité d'un "temps partagé". |
Actar
Arquitectura (SP)
Manuel Gausa (1959), Oleguer Gelpi (1964), Ignasi Pérez Arnal (1965) Florence Raveau (1965), Marc Aureli Santos (1960) |
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Actar Arquitectura, fondée en 1994 à Barcelone, tisse de multiples lignes d'activité : édition et expositions, production architecturale et urbaine, recherche prospective et critique. Ce champ de relations, volontairement hybrides et transversales, entend serrer au plus près la complexité contemporaine, à travers des échelles multiples d'analyse et d'intervention : échelle du territoire avec le projet pour le "corridor" entre Graz et Maribor (2001) qui génère un jeu de "landlinks" entre les nuds d'une "toile" territoriale, concentrant et redistribuant une sorte "d'énergie" programmatique, et des poches annexes, qui en acquièrent, non pas une forme, mais une fonction (Teleworking Areas, Auto Tech Centre, Agro Landscapes,...); échelle d'un ensemble de logements avec le projet Castellón (2001) qui instille dans le paysage des "topographies de substitution" ; échelle de l'édifice, enfin, avec la Tornado Tower (2001) qui exprime l'idée d'une nature qui se plisse, se dilate ou se rétracte sous l'effet des flux d'informations et d'infrastructures, ces nouveaux courants telluriques qui courent sous le paysage. |
Eduard
Bru, arquitectos
(SP) Eduard Bru i Bistuer (1950) |
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Architecte et docteur en architecture, Eduard Bru vit, travaille et enseigne à Barcelone. Responsable du master d'urbanisme intitulé "La Grande Echelle" à l'E.T.S.A.B., il succède à Manuel Solà-Morales, en 1997, à la tête de cette école. Auteur de plusieurs ouvrages notamment Three on the Site (1997), New Territories / New Landscapes (1998), Coming from the South (en collaboration, 2002) son travail se concentre principalement sur les phénomènes urbains et territoriaux contemporains. Particulièrement impliqué dans le devenir "durable" de la métropole barcelonaise, il est notamment l'auteur du plan urbain du Val d'Hébron, en 1988, en préparation des Jeux Olympiques de 1992. Face aux problématiques territoriales et écologiques qui lui sont adressées avec urgence, l'architecte, doit, selon Eduard Bru, refuser les facilités d'une "architecture verte", qui masquerait son existence sous la végétation, pour lui préférer une "architecture précise", où écologie rimerait avec économie. Dénonçant le danger inflationniste de toujours construire de nouveaux objets, il propose une architecture et un urbanisme de la métamorphose et du recyclage permanent des matériaux, des formes et des usages. |
Cloud
9 (SP)
Enric Ruiz-Geli |
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Diplômé de l'E.T.S.A.B. de Barcelone, Enric Ruiz-Geli complète sa formation à l'étranger (Mississipy State University, Urbino, Tel Aviv) et se spécialise en scénographie (Institute of Theater, Barcelona, Paris-La Villette). Assistant au "Master d'architecture éphémère" (escola Elisava et ETSAB), on le trouve aussi collaborateur de Bob Wilson, ou encore, co-auteur de Spek, une "macroplaystation", jeu créateur de nouveaux territoires. Et c'est sans doute dans le virtuel - lieu du mouvement, de l'interactif et de l'éphémère - que son architecture du naturel trouve ses fondements. Ses propositions pour le zoo de Barcelone articulent ainsi des questions essentielles de l'architecture écologique : reconstitution, imitation ou mise en scène, entre immersion dans la "nature" et lieu construit, éducatif, dirigé. Le pavillon de la biodiversité prolonge l'idée d'évolution darwinienne dans sa structure, en enchaînant des portiques comme autant d'"événements" porteurs. L'immense volière (aviari) propose une réflexion sur l'interaction entre l'homme et son milieu, l'observant et l'observé, l'intérieur et l'extérieur : à la fois immense arbre artificiel et nouvelle topographie "naturelle" de dunes le long de la mer. |
Vicente
Guallart (SP)
Vicente Guallart (1963) |
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L'architecte Vicente Guallart, qui ouvre son agence à Barcelone en 1992, se partage entre l'enseignement et la recherche (Fondation Polytechnique de Catalogne), la production multimédia (NEWMedia productions), l'organisation d'expositions (Metapolis). Ses projets d'architecture opèrent une double extrapolation : d'une part vers la géographie qui est invoquée comme nouvelle échelle urbaine et comme forme architecturale possible ; d'autre part, vers l'univers digital, pris comme une nouvelle "nature", qui mène à une écologie artificielle mais qui agit en retour sur l'espace physique. Pour l'exposition de Castellón - "Otras naturalezas urbanas" il propose ainsi une Mountain City (2001), une nouvelle ville low speed pour un "digito-agro-tourisme" ; de même il projette à Denia (Alicante, SP), un complexe de 70,000 m2- centre commercial, hôtels, parking, etc. - sous la forme d'une "montagne artificielle" reconstruite sur une ancienne carrière. Bien au-delà des clivages réel/virtuel, ou site/édifice (fond/forme), c'est une large gamme de potentialités entre naturel et artificiel que Guallart explore ici, par une architecture qui adopte la géographie du lieu et la transforme, en un dialogue continu. |
Field
operations (USA)
Stanley T. Allen (1956), James Corner (1961) |
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L'architecte Stan Allen et le paysagiste-urbaniste James Corner fondent Field operations à New York et Philadelphie en 1999. Transgressant les clivages théoriques qui sectorisent la réflexion sur la ville, ils élaborent et expérimentent des stratégies complexes, dynamiques et évolutives qui articulent dans l'espace et le temps les multiples problématiques territoriales contemporaines (urbanisme, paysagisme, écologie, sociologie, géographie, etc.). Leur projet pour la reconversion des berges de la North Delaware River, à Philadelphie propose une trame flexible et adaptative qui articule bâti et non bâti, public et privé, ville et rivière. Leur proposition de Downsview Park, pour une friche militaire du nord-est de Toronto, tisse deux systèmes primaires, circuits et flux, et au-delà deux visions de la ville, comme territoire strié et programmé et comme nouvelle "nature". Leur projet lauréat pour le concours pour la reconversion de la Fresh Kills Landfill, la décharge de New York à Staten Island, reposait sur l'élaboration d'une matrice active de lignes ("Threads"), de surfaces ("Mats") et de groupements ("Clusters"), capable organiser un paysage alternatif sur ce territoire refoulé. |
Jones,
Partners : Architecture (USA)
Wesley Jones (1958) |
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Wes Jones explore, depuis le milieu des années 80, les voies de "l'architecture-machine", à la recherche d'une articulation entre le corps et son univers technologique, en quête d'une expression vernaculaire des formes machiniques et industrielles. Après une longue collaboration avec Holt, Hinshaw & Pfau, il fonde Jones, Partners : Architecture, en 1993 à San Francisco puis à Los Angeles. Extrapolations exacerbées des "machines à habiter" de Le Corbusier, les projets de Wes Jones, souvent des maisons suburbaines en Californie, affirment surtout la nécessité de resituer l'architecture au cur de la relation entre l'homme et son environnement, pensé comme une sorte d'écoumène machinique, entre nature et artefact. Son projet Silverlake PRO/con est une petite opération de logements collectifs qui se présente comme un empilement/détournement de containers industriels reliés par un espace de distribution piranésien en triple hauteur. Dans ses Moving Architectures, ensemble de maisons composées de modules coulissant sur des rails, il entend contredire la fixité à la fois spatiale et temporelle de l'architecture, et introduire une réelle flexibilité dans l'espace domestique. |
Tom
Leader Studio (USA)
Tom Leader (1956), Philippe Coignet (1973) |
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Après une vingtaine d'année de pratique (dont seize comme associé de Peter Walker and Partners), le paysagiste Tom Leader fonde en 2001 sa propre agence dans sa ville natale de Berkeley, Californie. Le programme que s'est donné le Tom Leader Studio comporte deux axes interdépendants : "Landscape Architecture" qui désigne l'axe opérationnel ; "Site Work" qui dénote une ambition plus expérimentale d'investigation et de recherche sur les processus à la fois spatiaux et temporels qui déconstruisent et reconstruisent sans cesse les territoires. Tom Leader voit dans les outils numériques contemporains une analogie féconde de ces processus et un moyen pour s'approcher de leur compréhension. Toujours unique et singulier, chaque site d'intervention doit faire l'objet d'une analyse très fine des forces particulières qui le façonnent : la dialectique entre éléments naturels (vent, soleil, etc.) et espace public urbain dans Demonstration Forest (1996) ; la morpho-géologie de "l'espace" Californien dans Coastlines (2001) ; l'accumulation des déchets comme paysage potentiel et en mouvement dans Fresh Kills Landfill (2001), etc. |
nARCHITECTS
(USA)
Eric Bunge (1967), Mimi Hoang (1971) |
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Né à Montréal, Eric Bunge a étudié l'architecture à l'université McGill et a collaboré avec plusieurs architectes en Amérique et en Europe (Kennedy&Violich, Diller + Scofidio, Paul Andreu, Franck Hammoutène). Etudiant au master de la G.S.D. de Harvard en 1995, il y rencontre la vietnamienne Mimi Hoang, formée au M.I.T. de Cambridge et collaboratrice de Steven Holl. Ensemble, ils fondent l'agence nARCHITECTS à New York en 1999. Expérimentale et innovante, leur architecture repose sur une notion étendue de "l'environnement" : non seulement naturel, social ou urbain, celui-ci n'est jamais séparé de ses conditions culturelles, infra-structurelles ou technologiques. L'architecture doit, selon eux, rendre explicite et ré-investir les relations, les dynamiques et les possibilités qui sous-tendent cet environnement poussé à ses limites. Dans le projet pour Aomori (Japon, 2001) ils tentaient de tisser urbain et suburbain, naturel et artificiel. Dans le projet "de-Central Park©" (NY, 2001), il s'agissait d'interroger l'influence des technologies de l'information sur la perception physique du parc et dans le projet pour l'Hôtel Pro Forma (Copenhague, 2000), d'adapter l'espace hôtelier aux nouvelles formes de nomadisme. |
Dagmar
Richter Studio
(USA) Dagmar Richter (1955) |
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Issue de la Royal Art Academy de Copenhague et de la Städeschule de Francfort, où elle fut l'élève de Peter Cook, Dagmar Richter partage sa pratique entre l'Europe et les Etats-Unis, entre Berlin et Los Angeles où elle a installé son agence en 1987 et où elle enseigne, comme professeur à la U.C.L.A. depuis 1998. L'architecture de Dagmar Richter se veut radicalement critique et analytique, non plus inscription mais description, comme un moyen provisoire de comprendre et de représenter ce monde dont elle a une conscience aiguë de l'instabilité et de la liquidité. Son projet Wave (complexe sportif et aquatique à Aarhus) entremêle paysage et architecture en une topographie artificielle, support complexe et fluctuant de multiples pratiques sportives (dedans ou dehors, dans l'eau, sur la glace, sur le sol, seul ou en groupe, etc.). Meshworks, à l'étude depuis 2000, est un projet urbain pour un quartier problématique de la périphérie de Wolfen Nord (ex. RDA). Il propose, s'appuyant sur des données statistiques (pollutions, migrations, dégradations, etc.), un diagramme actif, une modélisation opératoire capable de susciter des stratégies alternatives de recyclage et de reconquête de ce paysage abandonné. |
Servo
(USA/CH/S) David Erdman (1970), Marcelyn Gow (1966), Ulrika Karlsson (1966), Chris Perry (1969) |
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Si les 4 associés de Servo sont issus de Columbia University, ils habitent, travaillent et enseignent maintenant dans 4 villes - et continents - différents : D. Erdman à l'UCLA, M. Gow à l'ETH de Zurich, C. Perry au Pratt Institute et à Columbia, et U. Karlsson à Stockholm. Servo tire son nom et ses principes de cette dynamique structurelle spécifique d'interactions et d'échanges décentralisés. « Glanant », mixant et filtrant un large échantillonnage de matières, techniques et informations, locales ou globales, leur pratique se structure autour de plusieurs "lignes" de recherche - Nurbline, Speeline, etc. qui, chacune, ouvrent un large champ d'applications et d'échelles. L'axe Cloudline notamment, qui consiste à instiller dans l'architecture un degré d'ambiguïté et d'aléatoire, va se décliner en un "cloudcurtain", façade-rideau multifonctions, sensible aux variations de luminosité, aussi bien qu'en une "cloudbox", ustensile domestique d'éclairage, rangement et affichage. Combinant standardisation et « customisation », deux tendances contradictoires de la production contemporaine, ils créent ainsi un catalogue de systèmes qui se « samplent » et se recyclent mutuellement en permanence. |
Arno
Brandlhuber / Bernd Kniess (b&k+)
(D) Arno Hans Brandlhuber (1964), Bernd Georg Kniess (1961) |
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Arno Hans Brandlhuber et Bernd Georg Kneis, ingénieurs-architectes-urbanistes issus de la TH de Darmstadt et associés depuis 1996, fondent b&k+, à Cologne, en 1998. Par un échange intense et permanent avec les autres champs de la pensée et de la création (art, musique, danse, écriture, sciences, etc.), leurs projets sefforcent damener larchitecture en dehors delle-même, vers les multiples territoires qui définissent notre nature contemporaine. Projet pour la centrale énergétique de lexposition Hanovre 2000, Klimazone_n travaille un paysage intermédiaire (in vitro landscape) dans lequel les relations technologiques corps/architecture/machine seraient en symbiose avec la nature. Le projet urbain Die Gründung der Akademie, qui prolonge le séminaire intitulé Political Landscape que co-animait b&k+ en septembre 2000 à Cologne, se propose de paysager le champ de conflit et dinteraction qui structure un territoire urbain, considéré avant tout comme espace politique. Dans linstallation Telematic Landscape, conçue pour lexposition Hanovre 2000, cest le paysage virtuel de linformation électronique qui est exploré dans ses relations actuelles avec lespace physique. |